Effets et risques de l’alcool
La consommation massive d’alcool, l’intoxication alcoolique, la conduite en état d’ébriété et la dépendance à l’alcool chez les jeunes sont des préoccupations que nous avons tous en tant que parents.
Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances vient de publier un nouveau guide intitulé «Repères canadiens sur l’alcool et la santé» qui remplace les anciennes directives de consommation d’alcool à faible risque.
Utilisez ces nouvelles directives pour entamer une conversation avec votre adolescent. C’est une bonne idée d’avoir des conversations ouvertes avec vos enfants sur les méfaits potentiels de l’alcool et les dangers immédiats de la surconsommation d’alcool.
L’alcool est un dépresseur qui ralentit le fonctionnement du système nerveux central, y compris le cerveau. Les jeunes sont en effet plus à risque lors d’une consommation d’alcool précoce car les fonctions exécutives du cerveau telles que la prise de décision, la motivation, les émotions, la récompense et la capacité d’évaluer les comportements à risque ne sont pas encore pleinement développées et ne le seront pas avant l’âge de vingt-cing ans.
Les jeunes sont également plus susceptibles d’avoir des lésions cérébrales induites par l’alcool, ce qui pourrait contribuer à de mauvaises performances scolaires ou au travail.
Lorsque les jeunes consomment une grande quantité d’alcool, à court terme, ils risquent des blessures accidentelles, d’être impliqués dans des accidents de la route ou même, une intoxication alcoolique. En état d’ébriété, ils peuvent être plus vulnérables aux agressions, à la coercition sexuelle et aux problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’automutilation, car l’alcool nuit au jugement, au raisonnement et à la capacité d’évaluer les risques.
La consommation fréquente ou régulière d’alcool a des conséquences sur la santé physique et le bien-être mental de tous, y compris des jeunes. Les effets à long terme de la consommation abusive d’alcool comprennent les troubles liés aux substances, des troubles de mémoire, d’apprentissage, de réussite scolaire, un risque accru de décrochage scolaire et bien sûr, un plus grand risque de certaines maladies chroniques, telles que les maladies du foie, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer.
Infos alcoolLa façon dont l’alcool affecte une personne dépend de plusieurs facteurs, notamment: 1
- L’âge, le sexe et le poids de l’individu;
- La sensibilité à l’alcool;
- le genre et la quantité de nourriture absorbée;
- le nombre et la fréquence des consommations;
- depuis combien de temps la personne boit;
- l’environnement social et familial;
- l’effet recherché par l’alcool;
- la consommation ou non d’autres substances (drogues illégales, médicaments d’ordonnance, en vente libre ou à base de plantes.
Risques aigus (à court terme)
Les risques aigus sont les effets néfastes d’une consommation excessive d’alcool à court terme ou en une seule occasion (également appelé « consommation abusive d’alcool »). Si vous buvez trop d’alcool en une seule occasion, vous pouvez ressentir ces effets à court terme : 2
- Comportement impulsif
- Troubles de l’attention, de la concentration et du jugement
- Somnolence
- Agressivité et comportement violent
- Temps de réaction ralenti
- Troubles de l’élocution
- Vision double ou floue
- Rougeur de la peau
- Nausée ou vomissement
- Miction fréquente
- Troubles de la mémoire ou perte de mémoire
Une intoxication alcoolique grave peut entraîner un empoisonnement, qui peut se traduire par ce qui suit :
- Stupeur (lorsqu’une personne n’est pas alerte ou réactive et a du mal à se lever ou à se déplacer)
- Coma
- Arrêt respiratoire (lorsqu’une personne cesse de respirer ou a du mal à respirer)
- Décès
Risques chroniques (à long terme)
Les risques chroniques font référence aux méfaits sur le long terme. Si vous buvez souvent trop d’alcool, vous risquez de subir certains de ces méfaits à long terme : 3
- Dommages aux organes, notamment :
- Foie
- Cerveau
- Cœur
- Estomac
- Risque accru de cancer, notamment :
- Foie
- Sein
- Gorge
- Estomac
- Hypertension artérielle
- Résistance réduite aux infections
- Impuissance sexuelle
- Appétit réduit
- Malnutrition et carences en vitamines
- Habitudes de sommeil perturbées
- Anxiété et dépression, y compris dépression suicidaire
- Irrégularités hormonales et infertilité
Autres risques de la consommation d’alcool chez les jeunes
L’alcool et la conduite automobile – Les accidents de la route sont la première cause de décès chez les jeunes Canadiens.
Les accidents de la route sont la principale cause de décès chez les 16 à 25 ans et la conduite sous l’influence de l’alcool et/ ou d’autres substances est un facteur en cause dans 55% de ces accidents. (MADD Canada)
Il est extrêmement important d’avoir des conversations fréquentes sur l’alcool au volant avec votre ado (y compris le fait d’être passager dans une voiture avec un conducteur aux facultés affaiblies) avant qu’il ou elle commencer à conduire.
Parlez avec vos jeunesLes jeunes qui consomment de l’alcool (avec ou sans autres drogues) doivent comprendre que leurs aptitudes nécessaires pour conduire seront grandement affectées. Un conducteur aux facultés affaiblies met en jeu non seulement sa propre sécurité mais celles de tous ceux sur la route, y compris leurs passagers, les cyclistes, les autres conducteurs et les piétons.
Boissons alcoolisées purifiées
Ces boissons, telles que les «coolers», vendues en portions individuelles grand format, sont souvent à haute teneur en alcool et très sucrées ce qui masque le goût de l’alcool et engendre une surconsommation involontaire. Certains de ces produits contiennent autant d’alcool que quatre verres de boissons alcoolisées standard. Les effets ne se font pas ressentir immédiatement et peuvent accroître les risques de surconsommation. La consommation d’une seule boisson alcoolisée purifiée pourrait suffire à intoxiquer un jeune et deux de ces boissons pourraient entraîner la surconsommation involontaire et l’intoxication aiguë par l’alcool, y compris une hospitalisation et voire, un risque de décès.
Les beuveries ou boire à l’excès
Par beuverie, on entend l’absorption de plusieurs consommations en une seule occasion. Ce phénomène est plus répandu chez les jeunes plutôt que chez les adultes.
Chaque verre compteS’enivrer ou « s’assommer » est souvent un rite de passage pour plusieurs ados et jeunes adultes – on n’a qu’à songer à certaines soirées arrosées d’universitaires ou des jeux comme le bière-pong- mais boire ainsi pour peut avoir des conséquences sérieuses pour la santé et la sécurité d’un jeune.
De récents sondages indiquent que : 4
- un étudiant ontarien du secondaire sur 5 (20%) avouait avoir bu à l’excès au moins une fois au cours du dernier mois;
- presqu’un canadien sur 3 (32%), âgé de 20 à 34 ans, avouait avoir bu à l’excès douze fois ou plus au cours de la dernière année;
- presqu’un canadien sur 5 (19%), âgé de 35 à 44 ans avouait avoir bu à l’excès douze fois ou plus au cours de la dernière année.
L’absorption de plus de 2 consommations « standard » par occasion est associée à un risque accru de se faire du mal et de causer du tort aux autres, y compris par des blessures et des gestes violents. 5
Alcool et cannabisBoire ainsi à l’excès peut inciter les gens à faire toutes sortes de choses qu’ils ne songeraient jamais à faire s’ils n’étaient pas sous l’influence de l’alcool. Quand une personne absorbe autant d’alcool rapidement en une seule occasion, son inhibition est réduite, elle est moins consciente de ce qui se passe autour d’elle, elle peut-être plus incline à la colère, moins prudente et beaucoup plus susceptible de poser des gestes dangereux, idiots ou embarrassants qui ne lui viendraient jamais en tête si elle était sobre.
Surdose d’alcool
Toute personne qui consomme de l’alcool trop rapidement peut se retrouver avec une surdose (overdose) d’alcool. Les adolescents et les jeunes adultes qui se livrent à des beuveries sont particulièrement à risque. Une surdose d’alcool peut se produire quand il y a tellement d’alcool dans le sang d’un individu que les zones du cerveau qui contrôlent les fonctions vitales — telles que la respiration, le rythme cardiaque et la température du corps — se mettent à ne plus fonctionner.
Les signes critiques et les symptômes d’une surdose d’alcool sont les suivants :
- confusion, stupeur ;
- difficulté à demeurer conscient ou incapacité à se réveiller ;
- vomissements ; • crises d’épilepsie;
- respiration lente (moins de 8 respirations à la minute) ;
- respiration irrégulière (10 secondes ou plus entre chaque respiration) ;
- pouls lent ;
- peau moite ;
- réactions apathiques, telle que l’absence de réflexe nauséeux (qui empêche la suffocation) ;
- température corporelle extrêmement basse, peau bleuâtre ou pâleur.
Une surdose d’alcool peut entraîner des dommages permanents au cerveau ou provoquer la mort.
Apprenez à connaître les signes de danger et agissez rapidement : Ne jouez pas au médecin – les douches froides, le café bien chaud ainsi qu’une bonne marche ne peuvent pas neutraliser les effets d’une surdose d’alcool – composez le 911 sur le champ.
Bibliographie
1 – Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) – https://www.camh.ca/en/health-info/mental-illness-and-addiction-index/alcohol ( en anglais)
2 – Santé Canada – https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/dependance-aux-drogues/alcool/risques-sante.html
3 – Santé Canada – https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/dependance-aux-drogues/alcool/risques-sante.html
4 – Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) https://www.camh.ca/fr/info-sante/guides-et-publications/faire-la-fete-et-senivrer
5 – CCDUS https://ccsa.ca/fr/reperes-canadiens-sur-lalcool-et-la-sante