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Le stress et la consommation de substances

S’auto-médicamenter — consommer pour faire face à ses problèmes

Alors qu’ils font face à certains enjeux qui leur causent du stress ou de l’anxiété, certaines personnes peuvent se tourner vers la consommation de substances pour gérer des sentiments inconfortables.

Boire de l’alcool, consommer du cannabis ou prendre un sédatif pour affronter leur réalité peut aider à court terme, mais au fil du temps, la consommation régulière de ces substances peut aggraver la situation, et plus particulièrement chez les jeunes. 

Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont plus susceptibles d’expérimenter à la fois des problèmes de santé mentale et des troubles liés à la consommation de substances que tout autre groupe d’âge. Des études récentes révèlent une tendance préoccupante : il y a un nombre croissant de jeunes qui rapportent être aux prises avec du stress, de l’anxiété et un état dépressif. Cette augmentation des niveaux de stress corrobore les données indiquant une hausse de la consommation de substances comme mécanisme pour faire face à de tels enjeux.

  • Environ 40 % des jeunes qui consomment des substances comme le cannabis le font pour faire face ou gérer leur stress.1
  • 10 % des personnes de 16 ans et plus disent consommer du cannabis à des fins médicales, mais 82 % ne déclarent pas le faire sous ordonnance d’un professionnel de la santé. 2
  • Environ un élève sur cinq (22 %) du secondaire en Ontario déclare avoir consommé un analgésique opioïde qui ne lui avait pas été prescrit (p. ex. Percocet, Percodan, Tylenol 3, Demerol, Dilaudid, OxyNeo, codeine) à des fins non médicales — ce qui représente une augmentation significative comparativement à 12,7 % en 2021. 3

Certains jeunes sont confrontés à des enjeux qui leur sont propres comme l’anxiété, la réussite scolaire, la pression des pairs ou l’isolement social. Il peut aussi y avoir la présence d’un ou plusieurs autres facteurs à risque dans la vie d’un jeune, tel que vivre dans un environnement qui ne leur est pas favorable — quelconque de ces facteurs peut contribuer à ce qu’un jeune choisisse de consommer des substances.

Si un jeune reçoit un diagnostic de trouble de santé mentale comme le TDAH, un trouble bipolaire, le SSPT, ou la schizophrénie, par exemple, il est encore plus crucial qu’il ne consomme pas de substance pour y faire face afin de prévenir qu’il développe un trouble lié à la consommation de substances ou un problème de dépendance.

En tenant compte de ces facteurs, comment les parents peuvent-ils aider leurs jeunes à faire face au stress, à l’anxiété ou à un état dépressif et faire en sorte qu’ils ne se tournent pas vers les substances comme mécanisme d’adaptation ?

Une façon est d’avoir des conversations ouvertes et sincères sur les substances, et ce même si un parent n’a pas toute l’information sur une substance en particulier. 

Le fait tout simplement de parler régulièrement avec son jeune permet une plus grande ouverture entre eux et solidifie les liens — ce qui d’emblée peut contribuer à réduire les facteurs de risque liés à la consommation précoce de substances et développer des facteurs de protection.

Parlez avec eux pour explorer des choses plus saines à faire pour affronter le stress et l’anxiété comme pratiquer des activités sportives, fréquenter des amis, jouer de la musique ou s’adonner à une quelconque activité créative, faire de la randonnée, du vélo, lire un livre, écrire leur journal, etc.

Lorsqu’un jeune a des liens solides et le soutien de sa famille, et qu’il est impliqué dans des activités qu’il aime, les probabilités qu’il consomme des substances sont moindres parce qu’il se sent valorisé et qu’il a des façons saines de faire face au stress.

Pour en apprendre plus sur les mécanismes d’adaptation :

Créer des liens solides au fil des ans grâce à des conversations adaptées en fonction de l’âge des jeunes.

Les parents jouent un rôle important pour promouvoir le bien-être physique et mental de leurs jeunes. En ayant une bonne compréhension des défis propres à chacun de leurs jeunes (enfants et ados) à différents stades de leur développement, et en priorisant des conversations adaptées en fonction de l’âge de leurs jeunes, les parents peuvent proposer des stratégies en conséquence.


Les pré-ados — 9 à 12 ans

Les pré-ados font la découverte de l’indépendance tout en étant d’une grande vulnérabilité émotionnelle. Ils peuvent ressentir de la pression venant de leurs pairs, être plus conscients de leur corps, et leur estime de soi fluctue d’un jour à l’autre. Les parents peuvent encourager des conversations ouvertes en parlant des substances comme la cigarette, le vapotage, l’alcool et le cannabis. Pour ces pré-ados, tout est dans le ton qui se veut rassurant, pensez dialogue plutôt que sermon. Installez un climat de confiance tout en précisant des règles et des limites claires qu’ils comprendront et les aideront à faire des choix positifs.

Les adolescents — 13 à 18 ans

Les adolescents affirment leur indépendance alors qu’ils explorent et découvrent leurs intérêts et leurs passions. Ils peuvent être plus exposés aux substances comme l’alcool, la nicotine et le cannabis — ce qui peut être exacerbé par l’influence de leurs pairs et certaines pressions sociales. Les parents peuvent avoir avec eux des conversations réfléchies et intelligentes basées sur l’honnêteté et le respect mutuel. Pour un adolescent, l’important est qu’il puisse comprendre les risques associés à la consommation de substances, y compris les dangers inhérents aux opioïdes, au THC à teneur élevée, et à la prévalence du vapotage. En gardant la communication ouverte, et en préconisant un climat familial où ils se sentent accueillis et compris, les adolescents seront encouragés et enclins à faire des choix plus judicieux pour leur avenir.

Les jeunes adultes — 19 à 24 ans

Pour ces jeunes, la transition vers la vie d’adulte est une étape importante dans leur quête d’indépendance. La plupart des étudiants auront été exposés à l’alcool, au cannabis et aux médicaments d’ordonnance à un moment donné sur le campus. Il est essentiel pour les parents de garder la communication ouverte tout en respectant l’autonomie de leur jeune. Les conversations devraient porter sur la consommation responsable d’alcool et de cannabis en accentuant sur l’importance de ne pas conduire sous l’influence de substances. En tenant compte du lien entre le stress, l’anxiété, et la consommation de substances chez les jeunes adultes, encouragez-les à être conscients de l’état de leur santé mentale, et à trouver des activités et des comportements susceptibles de protéger leur bien-être en général plutôt que de consommer des substances pour faire face aux enjeux qu’ils rencontreront.

Il est important de réaliser que ce ne sont pas tous les jeunes qui développeront un problème de substances, et ce même s’ils sont confrontés à des problèmes quelconques. Toutefois, avoir avec eux des conversations sur les substances qui sont adaptées en fonction de l’âge des jeunes peut contribuer à solidifier les liens, un facteur de protection important. Chez les jeunes qui disent avoir des liens solides avec leurs parents, leurs familles, ou au sein de leurs collectivités, l’incidence de consommation problématique de substances est moindre.

En développant des relations ouvertes et de confiance avec leurs jeunes et en s’outillant avec des informations et des ressources sur la consommation de substances et les jeunes, les parents peuvent aider leurs jeunes à faire des choix informés et judicieux pour eux-mêmes.

Pour conclure, voici quelques conseils aux parents :

  • Maintenez des contacts réguliers et des discussions sur le stress et le bien-être.
  • Encouragez un environnement familial qui incite au dialogue.
  • Restez informé sur les plus récentes tendances et les risques en lien avec la consommation de substances.
  • Allez chercher de l’aide professionnelle et du soutien si nécessaire, en priorisant l’importance d’intervenir tôt et en adoptant un rôle parental proactif. 
  • ClicParents offre du soutien immédiat 24/7 et l’accès à des consultations pour les parents ayant des questions quant à la consommation de substances de leurs jeunes. Ce service est gratuit et disponible sur le site Web de Jeunesse sans drogue Canada.

Ressources additionnelles

Bibliographie:
  1. Santé Canada, 2023 Enquête canadienne sur la consommation d’alcool et de drogue dans les établissements d’enseignement postsecondaire (ECCADEEP), 2021-2022
  2. Enquête canadienne sur le cannabis, 2023
  3. SCDSEO, 2023 CAMH

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