Certains jeunes croient à tort que les médicaments peuvent être utilisés en toute sécurité sans ordonnance
Il est probable que certains jeunes ont facilement accès à des médicaments qui peuvent s’avérer très nocifs pour leur santé.
Pourquoi est-ce si important?
- En 2022, les jeunes ont déclaré être plus enclins à consommer des médicaments et autres produits pharmaceutiques à des fins récréatives que des drogues illicites (drogues de rue). (Source ECTADE 2022)
- 42 % des étudiants au postsecondaire qui consomment des opioïdes à des fins non médicales le font pour les aider à dormir. (Source ECCADEEP 2021-2022)
- Les jeunes qui disent avoir une santé mentale mauvaise ou passable sont également deux fois plus susceptibles de déclarer consommer des produits pharmaceutiques (11 % vs 5 %) et des médicaments d’ordonnance (14 % vs 7 %) que ceux qui déclarent avoir une santé mentale bonne, très bonne ou excellente. (Source ECTADE 2022)
- 4 à 6 % des étudiants au secondaire déclarent consommer des médicaments pour dormir, soit du DXM (Dextrométhorphane), ou du Gravol* à des fins récréatives en 2022. (Source ECTADE 2022)
- Deux tiers des étudiants au postsecondaire qui consomment des sédatifs à des fins non médicales le font pour en ressentir les effets psychotropes. (Source ECCADEEP 2024)
- 27 % des élèves du secondaire déclarent qu’ils peuvent assez facilement ou très facilement se procurer des analgésiques sous ordonnance, soit une augmentation par rapport à 23 % en 2018-2019. (Source ECTADE 2021-2022)
- 32 % des étudiants étaient du même avis quant à la facilité d’obtenir des médicaments contre le TDAH, soit une augmentation par rapport à 27 % en 2018-2019. (Source ECTADE 2021-2022)
Les médicaments en vente libre peuvent aussi être consommés à des fins récréatives
Dans bien des régions du pays, les adolescents peuvent facilement se procurer des médicaments contre la toux ou le rhume en vente libre à l’épicerie, à la pharmacie ou dans les dépanneurs qui offrent ces produits. Ils peuvent aussi les trouver à la maison ou les commander en ligne. Et même s’ils ne commandent pas ces médicaments en ligne, ils peuvent néanmoins parcourir le Web pour trouver des renseignements et des vidéos à propos des drogues à essayer et à mélanger.
Des médicaments en vente libre contiennent l’ingrédient actif qu’est le dextrométhorphane peut produire un effet d’euphorie, et en quantité excessive, il peut être extrêmement dangereux.
Les laxatifs, les diurétiques et les pilules amaigrissantes peuvent aussi être utilisés sans motif médical afin d’atteindre un poids idéal. Les jeunes gens commencent en prenant quelques pilules amaigrissantes, mais ils deviennent ensuite complètement dépendants à celles-ci. Les produits amaigrissants à base d’herbes peuvent être aussi dangereux que les pilules amaigrissantes. Toutes ces substances stimulent le système nerveux central et, comme les amphétamines, peuvent entraîner des effets secondaires graves.
Avant de consommer des médicaments d’ordonnance ou en vente libre, il est important de lire l’étiquette attentivement, de consulter son médecin de famille ou son pharmacien.
Saviez-vous que ?
Dans 85 % des foyers, les médicaments ne sont pas placés en sécurité, donnant aux jeunes un accès facile à des médicaments qui peuvent représenter des risques graves pour leur santé. Alors que 71 % des parents savent qu’ils peuvent retourner leurs médicaments à leur pharmacie, seulement 45 % le font.
Est-ce qu’un membre de votre famille ou vous-même devez prendre des médicaments d’ordonnance? Voici quelques façons simples d’assurer que vos médicaments soient en sécurité :
- Apprenez-en plus sur les médicaments d’ordonnance et ceux en vente libre les plus courants: en effet, en vous familiarisant avec les types de médicaments qui sont les plus prescrits, vous pourrez plus facilement déterminer ceux les plus populaires auprès des ados et les plus susceptibles d’être utilisés de façon inappropriée.
- Sécuriser tous les médicaments qui sont dans leur maison.
- Développer des stratégies d’adaptation positives face au stress et à l’anxiété.
- Parler ouvertement avec leurs jeunes des risques de consommer toute forme de médicaments à moins qu’ils ne soient prescrits pour eux par un médecin.
- Les médicaments inutilisés et périmés peuvent facilement être retournés à toute pharmacie de quartier en tout temps de l’année afin de diminuer les risques et de s’assurer une élimination sécuritaire.
La campagne nationale de Récupération de médicaments
Chaque année, notre campagne nationale de Récupération de médicaments souligne l’importance que les médicaments d’ordonnance et en vente libre soient utilisés seulement aux fins prévues, la sécurisation de tous les médicaments et le retour des médicaments périmés et inutilisés à la pharmacie pour une élimination appropriée.
Joignez-vous à nous dans cette initiative qui vise à rendre nos maisons plus sécuritaires en s’assurant que tous les médicaments d’ordonnance et en vente libre ainsi que les produits naturels soient placés en sécurité. Nous encourageons les parents et les adultes à participer en grand nombre à cette campagne de retour de médicaments tout au long du mois en retournant tous les médicaments inutilisés et expirés à leur pharmacie de quartier.
Ensemble, nous pouvons protéger nos jeunes, nos collectivités et notre environnement.
Parlez avec vos jeunes de l’importance d’utiliser les médicaments tel que prescrits
Prêts à amorcer la conversation? Voici quelques trucs utiles :
Utilisez des questions ouvertes – Elles peuvent vous aider à amorcer le dialogue et à vous éviter de sermonner vos enfants. Exemple : « Qu’est-ce qui peut amener des ados à consommer des médicaments d’ordonnance « pour le fun ? »
Écoute active – Sollicitez l’opinion de votre ado ou jeune adulte à propos de la consommation. « Qu’est-ce qui se dit du fait que certains prennent le sirop pour la toux pour se geler ?» Confirmez que vous êtes à l’écoute – Laissez vos enfants savoir que vous avez entendu ce qui a été dit. Par exemple : « Tu sembles inquiet à l’effet que des ados que tu connais consomment des comprimés pour la douleur. » La validation ou l’effet miroir ne signifie pas que vous êtes nécessairement d’accord, mais que vous saisissez ce que votre enfant essaie de vous communiquer.
Choisissez le bon moment et l’endroit – Recherchez des occasions propices au dialogue où vous serez réceptifs les uns envers les autres comme une randonnée en vélo, une balade en auto ou une activité de plein air.
Fournissez-leur de l’information – Expliquez à votre jeune que consommer les médicaments d’une autre personne peut être dangereux. Demandez lui aussi s’il est conscient des risques qu’implique l’expérimentation d’opioïdes et discutez ensemble des effets que la consommation peut avoir sur la santé physique et mentale.
Parlez d’avenir – Encouragez votre jeune à réfléchir à ses plans d’avenir et ainsi entrevoir les répercussions positives de faire des choix éclairés et sains.
Empathie et soutien – Faites-leur voir que vous comprenez que l’adolescence peut être difficile. Dites-leur que vous êtes conscient que tout le monde peut connaître des moments difficiles, comme c’est le cas actuellement, et qu’il peut être tentant de consommer pour faire face aux problèmes. Parlez leur de l’importance de trouver des mécanismes d’adaptation sains et offrez-leur de chercher des solutions ensemble.
Par-dessus tout, montrez-leur toujours que vous les aimez – Rappelez-leur que vous serez toujours là pour les soutenir et les guider et que, pour vous, il est important qu’ils soient en santé, heureux et qu’ils fassent des choix intelligents et sécuritaires.
Arrêtons la stigmatisation
Surveillez votre ton de voix lorsque vous abordez la question de la consommation, donnez-vous l’impression de «juger»?
Un ton ou des propos condescendants peuvent être contre-productifs, en plus d’avoir des effets très négatifs sur les gens qui ont les problèmes de santé mentale, sont atteintes de maladies chroniques ou handicapées qui ont besoin de prendre des médicaments, ceux qui consomment des opioïdes ou d’autres substances, ceux qui ont des problèmes de consommation ou ceux en rétablissement ainsi que leurs familles.
La stigmatisation crée un profond sentiment de honte chez les individus les poussant à s’isoler pour consommer, les rendant susceptibles à faire une surdose accidentelle et connaître une mort affreuse, dans la solitude.
QUICONQUE consomme de la drogue peut être victime d’une surdose accidentelle, y compris ceux qui :
- sont déjà aux prises avec un problème de consommation;
- prennent de la drogue à l’occasion dans un contexte récréatif;
- consomment une drogue illégale pour la première fois;
- ne suivent pas rigoureusement les consignes des professionnels de la santé qui les concernent.
Amorcer une conversation sur la stigmatisation peut amener tout le monde à s’interroger sur la façon dont nous traitons ceux qui sont aux prises avec un problème de consommation, peu importe la substance et comment nous pouvons les inciter à demander de l’aide.