Comme parent, vous contribuez à façonner le dialogue national sur l’éducation des enfants, et ce faisant ensemble, nous nous créons une communauté.
Les difficultés à combler le fossé intergénérationnel prennent deux aspects : l’aspect individuel, c’est-à-dire l’interaction entre le parent et l’enfant dans nos foyers, et l’aspect collectif, c’est-à-dire l’interaction entre culture des jeunes et l’enfant, qu’on pourrait aussi qualifier de « milieu adolescent ».
Individuel : Des recherches démontrent que nos enfants agissent en fonction de l’image que nous nous faisons d’eux et qu’ils veulent correspondre à cette image de façon à ne pas nous décevoir. Puisque nos enfants se tournent vers nous pour savoir comment agir, nous devons établir des règles claires et leur faire savoir que nous approuvons (ou non) ce qu’ils font.
Collectif : À titre de parent, tenir tête au milieu adolescent lui-même est plus complexe. Les parents accueillent souvent les dernières tendances des adolescents avec anxiété, perplexité, exaspération ou incompréhension. Ce que nous pouvons constater sur Facebook et ailleurs nous ébranle en bonne partie parce que nous nous rendons compte que la présente génération s’exprime très ouvertement sur tous les types d’agissements, y compris la consommation de substances illicites. Que doit faire le parent pour tenir compte du milieu adolescent?
Votre enfant est-il au courant des valeurs que partagent la culture des jeunes et votre famille? Par exemple, le milieu adolescent juge qu’il est très important de « garder contact », mais accorde moins d’importance à la vie privée. Parlez à votre enfant des bonnes et des moins bonnes valeurs que véhicule le milieu adolescent. Cependant, faites en sorte de véhiculer certaines des valeurs de la culture populaire, sans quoi vous risquez de nuire à votre crédibilité.
Parlez-vous avec d’autres familles qui partagent vos opinions et vous aident à surveiller vos enfants? À titre de parent, les meilleures informations que je reçois proviennent sans aucun doute des parents des amis de mes enfants. Énormément de parents se disent soulagés lorsqu’ils rencontrent d’autres parents qui ont la même vision des choses qu’eux. Nous, parents, faisons partie d’une culture parentale nationale, sauf que notre communauté n’a pas la même renommée, ni le même prestige que le milieu adolescent. Nous ne nous livrons peut-être pas les dernières nouvelles sur nos pages Facebook, mais nous devons savoir qu’il est important d’agir tous ensemble, avec des buts précis en tête.
Faut-il vraiment « tout un village » pour élever un enfant?
Le cas échéant, comment nous en sortons-nous dans nos villages respectifs?
En juin dernier, une mère que je connais m’a confié avoir de la difficulté à trouver des parents pour chaperonner le bal des finissants. Peu de parents, en effet, étaient prêts à se retrouver dans l’inconfortable position où ils devraient faire respecter les règles de l’école. Certains parents lui ont dit : « Mon enfant serait humilié si j’étais là. »
Pourquoi faisons-nous tant attention aux sentiments de nos enfants et si peu attention au bien collectif?
Comme parents, nous essayons souvent de nous comporter de façon à montrer à notre enfant que nous comprenons, mais ce faisant, nous devons également faire attention au message que nous transmettons à notre collectivité. Lui disons-nous que nous ne veillons pas au grain, ou faisons-nous preuve du courage nécessaire pour être des représentants de la communauté adulte et assumons-nous que nous nous soucions et préoccupons de nos enfants et des autres adolescents?
Par Alison Birnbaum
Mme Birbaum pratique la psychothérapie à New York et au Connecticut depuis 25 ans. Dans le cadre de son travail clinique, elle aide des adultes, des adolescents des enfants et leurs familles à faire face à des problèmes allant de la maladie mentale à la consommation de substances illicites en passant par le divorce et les problèmes d’intelligence émotionnelle. Alison est également consultante pour la Campagne nationale antidrogue menée dans les médias à l’intention des jeunes (National Youth Anti-Drug Media Campaign), dans le cadre de laquelle elle offre ses conseils spécialisés au sujet d’une variété d’initiatives médiatiques et rédige des chroniques pour TheAntiDrug.com. Elle faisait auparavant partie du comité d’experts sur les changements comportementaux de la Campagne.